Sandra témoigne de son intégration



Voici une présentation de parcours réussi de retour à l'emploi avec Cap emploi 66



 « Bonjour à tous,


 Je vais vous présenter mon parcours de retour à l’emploi, pour lequel Cap Emploi, par le biais de ma conseillère, a été essentiel.


Mon histoire est la suivante : une scolarité sans histoire et sans échec. De grandes envies de découvrir d’autres horizons, donc un premier cycle universitaire à Bordeaux avec une année Erasmus à Barcelone et des stages à Toulouse et Paris dans le domaine de la communication. Et une année pour compléter ce cursus à Sciences Po Lille, cette dernière année d’étude couplée à un temps partiel à Paris parce que, pragmatiquement, je pensais que les offres d’emplois correspondantes à mon profil seraient plus nombreuses à la Capitale.


Survenance de la maladie


En juin 2005, alors que je tiens une boutique dans le XVIIIème arrondissement en préparant mes candidatures spontanées pour la rentrée, de violents maux de têtes surgissent. Après 3 mois de recherche, c’est une tumeur au cerveau qui est détectée : seule solution, l’opération. Et « immédiatement », c’est le mot du neurochirurgien que je rencontre.
Grand hôpital parisien, équipe de neurochirurgie rodée, tout est fait pour me rassurer. L’opération se passe bien sur le plan médical. Seul bémol : ma mémoire immédiate a été touchée, ce qui implique un effacement à chaque sommeil (sieste ou nuit), cela en plus d’une immense fatigue justifiée par la longue intervention chirurgicale.


L’intervention a lieu le 25 août. Retour à Perpignan fin septembre, une fois trouvé le moyen de mettre fin à de terribles maux de têtes fulgurants et violents. Prise en charge par une orthophoniste pour réparer la mémoire et par un psychiatre pour le moral,... A Noël, à part la fatigue, ça allait plutôt mieux.


Tentative de reprise du travail


L’année 2006 passe relativement calmement, une tentative de retravailler chez mon employeur fin novembre, mais trop tôt parce que pas suffisamment habituée au monde. A Noël, des douleurs se font jour au niveau du bas du dos : détection de kystes aux ovaires, ils seront opérés en début d’année 2007. C’est également le moment de se rendre compte d’une fonte musculaire énorme et le travail chez le kiné qui n’avance en rien. Et la mémoire, toujours aussi capricieuse. Mon médecin parvient à nous convaincre, mes parents et moi, de déposer une demande de reconnaissance de handicap. Mes parents sont ouverts d’esprit mais une RQTH, c’est stigmatisant : ils ont peur que ça m’enferme dans une case. Moi, je vais tellement mal que je suis incapable de réfléchir. C’est grâce à des amis avisés que nous déposerons la demande.
Au final, ce sésame obtenu, les lignes ont commencé à bouger.
Inscription à la fac en Master 2 Commerce International à la rentrée 2007, j’ai appris la nécessité d’une seconde opération au cerveau pour une hydrocéphalie qui expliquait bonne partie de mes maux. Cette intervention devait être programmée au tout début 2008. En réalité, ça a un peu traîné et c’est en avril qu’on me pose une dérivation ventriculaire, qui ouvre à mon cerveau et à mon corps la possibilité d’être plus à l’aise et de fonctionner normalement.


Proposition de formation


Dans l’attente de l’opération, nous rencontrons ma conseillère qui me propose une stratégie de formation sur un niveau Bac +2... pas évident à avaler quand on a été capable de décrocher un Bac +5 quelques années auparavant.
Ce qui a été déterminant, ça a été le stage de Master 2 que j’ai été autorisée à faire malgré mes notes catastrophiques. C’est à St Charles que je l’ai trouvé et, n’ayant aucune compétence en commerce international, c’est en tant qu’assistante commerciale que j’ai su me rendre utile. Je m’y suis régalée pendant trois mois et après une petite expérience en intérim, c’est sans aucun doute que je me suis présentée aux tests de la formation de la CCI « collaborateur polyvalent du chef d’entreprise », qui deviendra par la suite « assistante de direction ».


Cette formation, 13 personnes pendant 9 mois, 35 heures par semaine, en soi, ça a déjà été un défi. Il faut se rappeler que je sortais de deux ans et demi de solitude sociale. Et ça a vraiment été ma difficulté lors de la formation. Mais qu’est-ce que j’ai appris à cette occasion ! Écouter, construire ensemble, être solidaires, cibler les complémentarités ! Et puis acquérir la maîtrise et l’aisance avec les outils de travail administratifs, ce qui cimente une base et permet de se rendre utile immédiatement sur n’importe quelle mission. Et ma conseillère est toujours là, à l’écoute, elle prend des nouvelles, encourage et propose des stratégies constructives.


Validation candidature et entrée en emploi


Au mois de mai, je reçois un appel du Conseil Général où j’avais déposé une candidature spontanée en octobre. Un syndicat mixte va se créer pour la gestion de la ressource en eau souterraine de la Plaine du Roussillon et ils ont besoin d’une secrétaire capable de créer la structure administrative. Une mission de deux ans. Rendez-vous est donc pris pour le mois d’août : mon stage sera transformé en expérience par ce CDD de 12 mois.
Après un travail de réseau et d’enquête auprès de référents du Conseil Général, de la Paierie, du Centre de Gestion, etc., le syndicat mixte sera opérationnel au bout de 12 mois mais je ne vois pas l’intérêt de continuer dans cette structure où mon poste ne consisterait plus qu’à réaliser les tâches quotidiennes de secrétariat.
Ainsi, j’ai trouvé mon deuxième poste auprès les élus de la majorité départementale. Au secrétariat des élus du groupe, ils avaient besoin de profils de « chargés de mission », capables de gérer du secrétariat mais aussi d’organiser les déplacements et interventions des élus. Après deux ans et demi, lors desquels j’ai acquis une grande expérience et ma légitimité, j’ai pu postuler sur un poste dans les services, poste sur lequel j’ai pu être titularisée grâce aux dispositifs de la Loi 2005 sur le handicap, sans passer le concours, parce que j’avais les conditions de diplômes requises et que mon profil cadre avec le profil de poste.


Gestion positive du handicap : se centrer sur les ressources


Aujourd’hui mon handicap est quelque chose que j’ai appris à gérer ; beaucoup moins présent qu’avant ma deuxième opération du cerveau. Il m’arrive cependant d’avoir de très violents maux de tête très handicapants et la peur de la rupture du système de dérivation est quelque chose qui reste présent, comme une épée de Damoclès qui m’astreint à être sans cesse à l’écoute de mon corps et de ses limites.
Mais ce handicap est aussi une force : il m’apprend à prendre les interlocuteurs comme ils sont et à viser toujours l’amélioration.


Ma dernière psychologue m’a appris à voir les verres à moitié pleins, je pense que c’est également la démarche de ma conseillère : savoir précisément ce que l’on a au moment présent et trouver les ressources pour acquérir ce qui nous manque.


Remerciements


Je remercie Cap Emploi pour ce retour à l’emploi, cette carrière lancée.


 


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